Ce village au milieu de nulle part, constitué de ruelles aux maisons en pisé entourant la kasbah, est traversé par une unique route carrossable. Il apparait dans le paysage tel un mirage.

La poterie de Tamegroute est toujours travaillée au cœur de la kasbah. Comme toute ville fortifiée ancienne, il n’y a bien sûr pas l’eau courante. Les artisans vont chercher la glaise et l’eau à dos d’âne ou en camionnette dans la rivière de l’oasis attenant pendant la saison des pluies et se fournissent en eau à l’unique puits caché du soleil en plein centre de la coopérative lors de la saison sèche. Ces spécialistes travaillent principalement la poterie verte. Ils testent parfois d’autres coloris mais comme me l’expliquait Mohamed, les pigments coûtent chers et ils n’ont pas les moyens de développer de nombreux essais.

Il faut se promener au cœur de cette enceinte, enchevêtrement de ruelles et ateliers, pour ressentir le poids de cette tradition. Il s’agit ici d’un savoir-faire simple, maîtrisé, utilisant les ressources naturelles environnantes.

Après avoir été tournées et moulées à la main, les pièces attendent au soleil avant d’être cuites dans des fours antédiluviens traditionnels alimentés en bois de palmier dattier par des hommes accroupis, situés dans une antichambre, qui n’ont pas peur d’avoir chaud sous ces latitudes désertiques.

Les formes sont le fruit de leur imagination, façonnée par les éléments puissants les entourant.

Il y aurait encore plus à dire pour mettre en valeur leur savoir-faire unique…